Fond kaki, étoile rouge, et créatif stylé Ché Guevara, "Viva la révolucion" s'écrie Adobe, le géant du multimédia  lors du Adobe live qui se déroulait à Paris le 30 et 31 mai 2006 !  
Alors, c'est quoi cette révolution créative ? Quoi, vous n'etes pas au courant ! Mais, voyons, nous venons d'entrer dans une nouvelle ère ! Le web devient "2.0", les startup refleurissent un peu partout, la blogosphère explose, bref, la démocratisation du numérique est en marche et c'est ça la révolution !

C'est donc avec une intervention d'Ora-ito que débutera ce cycle de conférence, car l'histoire de ce designer français (qui n'a rien de japonais !) est  révélatrice des nouveaux pouvoirs que confère internet à ceux qui savent l'utiliser. J'étais donc dans cet amphithéatre de la villette à 10h du matin pour écouter la success story de ce jeune marseillais "looké teuffeur" accompagné de Demon, son pote DJ qui mixait pendant la présentation. Ambiance décontractée et décalée, le "beat house" de Demon est bien présent, on sent clairement que les deux zigotos ne sont pas bien réveillés, tout comme une partie de la salle !



Sources Wikipedia :

• blogmap

Ora-ïto est le nom d'enseigne sous lequel Ito Morabito présente ses projets. Ito Morabito, né à Marseille en 1977 est un designer français, fils du designer Pascal Morabito et neveu de l'architecte Yves Bayard. Il entame un cursus dans une école de design qui s'interrompt prématurément. Ora-ïto commence sa carrière à la fin des années 1990 en proposant des objets de grandes marques mais n'ayant jamais existé : sac à dos Vuitton, malette de transport d'ordinateur portable Apple Computer, etc. Plutôt que de se lancer dans des procès interminables pour contrefaçon, les marques saluent le travail d'Ora-ïto dont elles deviennent clientes. Les objets d'Ora-ïto sont élégants, futuristes, et souvent aussi humoristiques. En 2002, sa bouteille d'aluminium pour les bières heineken lui vaut l'oscar du meilleur packaging (Oscars du design).

Pour plus d'infos : www.ora-ito.com

A un an des éléctions présidentielles, on pouvait être sûr que le Sida serait relayé aux oubliettes médiatiques encore plus que jamais, même le H5N1, la pandémie à la mode n'a pas réussi à tirer son épingle du jeu et sombre petit à petit dans l'oubli général . Bref, dans un an, nous aurons un nouveau président, l'association Solidarité Sida a donc choisi cette échéance symbolique pour faire une grande démonstration de force en plein coeur de la capitale. L'objectif était clair: réunir le maximum de gens autour de la cause du Sida et manifester pour l'accès aux trithérapies dans les pays pauvres. Tout ça  pour montrer à nos politiques de demain que "On s'en fout pas" . C'est d'ailleurs le nom choisi pour cette campagne qui va durer jusqu'aux éléctions et dont la parade célébrait le lancement.

Et, le succés fut au rendez-vous, puisque nous étions environ 500 000 personnes à s'être mobilisés dans Paris pour cette grande parade qui réunissait pas moins de 40 artistes défilant sur 10 chars. Que ce soit reggae, téchno, dub, rock, ou chanson française, chacun des chars avait sa thématique musicale, et  les groupes se succédèrent tout au long de l'après-midi, suivi par leur public respectif.

Justement, on faisait aussi parti du public, on a donc ramené quelques panoramas de la manifestation malgré des conditions évidemment difficiles. La foule, le temps mitigé, les chars qui bougent tout le temps, bref, autant de facteurs qui compliquent la tache du "photographe panoramiste" mais bon, on ne se plaint pas, la journée fût excellente.
On avait pas vu autant de monde dans Paris depuis le CPE,... et il y avait presque un effet "coupe du Monde" quand Rivoli s'est vu complétement envahi par les mélomanes venus profiter des bonnes graces du ciel et du bon son qui passait par là.



Ci-dessus : Le meilleur moment de la journée, c'était cette montée "surprise" sur un des chars de la parade pendant le set "techno" de DJ Paulette. La rue de Rivoli est pleine à craquer, le char avance timidement pour une fois, et j'ai enfin le droit à 30 secondes d'arrêt du char, pour faire un panorama pendant que DJ Paulette s'excite sur ses platines. La redescente se fera sur un petit nuage.


Parmi, les 40 artistes ayant répondu à l'appel de l'association Solidarité Sida, se trouvaient Tiken Jah Fakoly, le reggaeman ivoirien, et les motivés (Zebda), ici en conférence de presse juste avant le début de la parade.

Les chars ne sont pas encore partis, derniers ajustements pour l'équipe de Tiken Jah Fakoly, la foule est déjà présente en masse, tiens, la dame à la caméra est encore là ....




Les rochelais du groupe Asyl, attendant leur tour, pour monter sur cette scène mobile pendant que Mc Solaar se cache sur la photo.



Profitant d'un rayon de soleil pas trop avare, ambiance de rue tout près de l'hotel de ville entre deux chars.




Comme les artistes ne cessaient de le répeter, nous étions là pour prendre conscience et faire prendre conscience que le Sida tue encore beaucoup de gens dans le monde. Donc après avoir fait la fête, rappelons pourquoi on faisait la fête ce dimanche 21 mai 2006.




Quelques chiffres ( copiés-collés depuis www.onsenfoutpas.org )

• 40 millions de personnes sont porteuses du virus sida à travers le monde en 2005.

• 30% de femmes de moins de 24 ans sont contaminées par le sida au Botswana.

• 15% de malades atteints du sida bénéficient d’un traitement, sur les 6 millions qui en ont besoin de toute urgence.

• 2,4 millions de personnes meurent chaque année en Afrique subsaharienne, faute de traitements.

• 18 millions d’enfants africains auront perdu un ou deux parents atteints du sida d’ici 2010.

• 850 000 enfants sont privés chaque année de leur enseignant, mort du sida.

• 150 euros c’est le coût annuel d’un traitement générique de première ligne pour un malade. Avant l'arrivée des génériques, il coûtait 10 000 euros.

• En savoir plus ...

Pour plus d'informations, sur Solidarité Sida, et la campagne "On s'en fout pas !" :

• www.onsenfoutpas.org
• www.solidarite-sida.org/

Coldcut, ce nom ne vous dit peut-etre rien et pourtant ces deux messieurs là sont des icones pour toute une génération d'electromaniacs. Ces génies du sample venus d'angleterre agitent le milieu de la musique electronique depuis plus de 20 ans et sont les peres du label ô combien prolifique, Ninja tune. Devenu une veritable institution, le label monté par le duo a deja produit une quarantaine d'artistes dont de grands noms de la scene electro comme The Herbaliser, Amon Tobin, ou encore Kid Koala. Mais ce soir, tout le monde est venu voir les Coldcut présenter leur dernier album "Sound Mirrors", accompagnés de leurs guests ! Et c'est un des labellisé Ninja Tune, le japonais DJ Kentaro qui chauffe la salle avec une setlist bien déjantée et des scratchs de folie.

Pendant le set de DJ Kentaro

Pendant ce temps, les papas de COLDCUT observent et se préparent à dire la messe. A leur arrivée sur seine, c'est un peu la surprise, ce n'est pas seulement deux DJ's que nous sommes venus voir ce soir, mais la "Coldcut Army". Dérrière la table des machines, on retrouve Matt Black et Johnathan Moore, alias Coldcut, accompagnés de deux VJ's qui mixent en direct les images projetées sur la scène pendant que les boss font leur musique. Et la synchronisation des images est parfaite, les samples se personnifient sur l'écran donnant à la prestation du groupe une dimension visuelle extremement forte.

Ce sont d'ailleurs des pionniers en la matière, puisqu'ils sont à l'origine de VJamm, le premier logiciel de mixage en direct de vidéos. De cette manière, ils inventent un tout nouveau processus de création ou la musique et la vidéo sont tellement liés qu'ils en deviennent indissociable. Le titre "Timber" de l'album "Let us play" en est probablement le meilleur exemple. On y voit et entend tous les organes de l'industrie forestière se faire remixer en un hypnothique manifeste contre la déstruction des fôrets anciennes. Alors, que ce soit un solo de tronconneuse ou un chant plaintif tribale, tout est bon et le message passe ! ( Voir le clip "Timber")

Platines et machines encore chaudes

Alors, imaginez quand pour faire un petit plaisir au public français, le duo remixe leurs tubes avec des répliques du professeur Tournesol ou de la Castafiore, les personnages crèvent l'écran et le public est ravi ! C'est ensuite au tour du  "French can can" de se faire ré-arranger à la sauce Coldcut. Evidemment, les VJs ne manque pas le coche, et les images de gambettes éffrainées donne vite l'exemple, voila la salle entière qui se met à sauter et à lever les pattes. Excellent ! Ils sont vraiment trop forts ces Coldcut !
Autre moment phare de la soirée,  la présence de Robert Howens venue chanter le dernier hit du groupe "Walk a mile". Bércé par la voix de ce grand monsieur de la "House music" on se laisse transporter en plein milieu des années 90, pour notre plus grand plaisir, et encore une fois, le groupe laisse son petit message au passage.

Robert Howens pour "walk a mile"

Musiciens de génie, producteurs de talents, pionnier du VJing, militants engagés, les Coldcut collectionnent les casquettes et gagnent une place largement méritée au panthéon de l'electronica. Après 20 ans d'activisme dans le milieu, ils s'imposent comme de veritables chercheurs de l'experience éléctronique et nourrissent encore aujourd'hui de très hautes ambitions en la matière.

 Correctly synchronized sound and vision is an incredible tool for remixing human consciousness. I'd like to give people a religious experience. (Matt Black)

Pour plus d'infos sur Coldcut et Ninja tune, quelques liens interessants :

• http://www.coldcut.net/
• Ninja tune
• Labosonic